Covid-19 : trois questions sur le traçage des clients de restaurants et de cafés

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Pboulanger Prés.
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Covid-19 : trois questions sur le traçage des clients de restaurants et de cafés

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.leparisien.fr/societe/covid ... 360481.php
Covid-19 : trois questions sur le traçage des clients de restaurants et de cafés
En Belgique, en Allemagne mais aussi en Suisse sur la base du volontariat, les consommateurs doivent laisser leurs coordonnées par écrit afin d’être contactés si d’autres clients sont dépistés positifs. Des élus souhaitent que la même mesure soit appliquée en France.           

Par Nicolas Berrod
Le 29 juillet 2020 à 15h33, modifié le 29 juillet 2020 à 18h21


Afin d'éviter la fameuse « deuxième vague » de l'épidémie de Covid-19, chaque pays déploie sa propre stratégie. Une mesure, mise en place dans les cafés, les restaurants et d'autres établissements en Belgique, en Allemagne, ou encore en Suisse, intéresse particulièrement plusieurs élus en France.

Il s'agit de demander à chaque client d'inscrire ses coordonnées afin d'être contacté si une autre personne présente au même moment se révèle, quelques heures ou quelques jours plus tard, positive au coronavirus. Le but est connu : « tracer » les cas contacts afin d'éviter une forte reprise de la circulation du virus.

Comment cela fonctionne-t-il en pratique ?

Concrètement, chaque client doit remplir un formulaire avec, au minimum, son e-mail ou son numéro de téléphone. Depuis samedi 25 juillet, en Belgique, cette mesure s'applique dans l' « Horeca », l'acronyme belge signifiant « Hôtels, restaurants, cafés ». En cas de refus du client, le gérant peut lui refuser l'entrée, et les données sont supprimées au bout de deux semaines. « Il faut communiquer un moyen d'être contacté, même si le tenancier ne peut évidemment pas vérifier si c'est la bonne adresse ou le bon numéro », indique au Parisien le député écologiste belge Gilles Vanden Burre.

Lundi 27 juillet, la Première ministre Sophie Wilmès a indiqué que « des informations de contact seront également demandées » dans plusieurs autres lieux recevant du public, comme « les centres de bien-être et les cours de sport ».
 
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En Allemagne,

Cela fait plusieurs mois que de nombreuses villes ont pris la même mesure. Dans certains cas, elle est en vigueur depuis la réouverture des établissements, le 18 mai dernier. « À chaque fois qu'on va dans un lieu clos hors supermarché (restaurant, piscine, hôpital, etc), on nous demande notre nom, notre numéro, notre adresse, et notre e-mail », raconte Jean, un Français d'une trentaine d'années qui habite depuis plusieurs années à Düsseldorf. Le plus souvent, comme à Berlin, les données doivent « être effacées au bout de quatre semaines », indique le site de la ville.

En Suisse,

La mesure a été décidée début mai mais uniquement sur la base du volontariat.


À quoi cela sert-il ?

Il s'agit d'un moyen de « tracer » les cas contacts. Si un autre client est testé positif au Covid-19 après coup, tous ceux ayant fréquenté l'établissement au même moment peuvent être retrouvés et contactés via ces formulaires. Ils sont alors invités à se faire dépister à leur tour et à s'isoler en attendant le résultat du test, afin de limiter le risque qu'ils contaminent d'autres personnes s'ils ont été eux-mêmes infectés.
 
« Le dernier patient hospitalisé chez nous est passé dans un PMU. Si on avait un carnet recensant les gens qu'il y a croisés, on pourrait remonter plus facilement la chaîne de transmission », illustre Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches.
 
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Cette mesure est censée être complémentaire de l'application de « tracing » que plusieurs pays ont mis au point. Mais seule une minorité de citoyens l'a téléchargée (10 millions en Allemagne, soit moins de 15 % de la population, par exemple). En Belgique, le projet avait même été reporté, fin avril, les autorités craignant un flop. L'entreprise qui devra mettre au point l'application vient à peine d'être choisie pour un déploiement espéré en septembre.
 
Et en France ?

 Rien de tel n'existe en France, à quelques exceptions près.
A Montereau, tous les habitants qui se rendent à « Montereau plage » doivent laisser leurs coordonnées.
À Paris, l'adjointe à la Santé Anne Souyris aimerait que les restaurateurs et les bistrotiers demandent la même chose à leurs clients. « Il faut vraiment faire comme en Allemagne », indiquait-elle au Parisien dimanche 26 juillet, en avançant des difficultés à faire respecter les gestes barrière et la distanciation.
 
« C'est ce qu'il faut faire, pour faciliter le tracing et remonter la chaîne de contaminations le plus rapidement possible », avait aussi plaidé le Pr Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, sur BFMTV le 17 juillet.
 
VIDÉO. L'appel d'un restaurateur aux Français : « N'ayez pas peur de revenir »


Mais il y a plusieurs obstacles. D'une part, cette mesure pourrait aller à l'encontre de certaines libertés individuelles. C'est d'ailleurs l'absence de base légale à ce recueil massif des données qui avait conduit les autorités suisses à rétropédaler et à ne pas rendre ce dispositif obligatoire. « Il est primordial de ne pas y porter atteinte, mais il est aussi très important de pouvoir faire en sorte qu'il y ait une possibilité de contacter les gens. C'est une mesure exceptionnelle en réponse à une situation exceptionnelle », juge Gilles Vanden Burre, alors que la Belgique fait face à un rebond du nombre de contaminations.'
 
D'autre part, des questions pratiques se posent. Les bistrotiers n'ont, souvent, pas l'habitude de faire remplir des formulaires à leurs clients, contrairement aux restaurateurs qui sont déjà habitués à prendre des réservations. « Imaginez ce que cela impliquerait pour un cafetier, qui prendra autant de temps pour faire remplir le document que pour servir un café », juge-t-on au GNI-HCR (Groupement National des Indépendants – Hôtellerie et Restauration).
 
Tout en reconnaissant qu'il « manque parfois quelques centimètres » de distanciation afin de respecter le mètre d'écart entre les tables, l'organisation professionnelle appelle ses adhérents à « respecter et à faire respecter » parfaitement les consignes sanitaires déjà en vigueur. « Je préfère avant tout que l'on rabâche les règles et qu'on fasse porter le masque et respecter les gestes barrière plus assidument », argue Pascal Mousset, le président du GNI Paris Île-de-France.
 
Pour le moment, le suivi des cas contacts en France ne s'effectue que via les enquêtes téléphoniques menées par l'Assurance maladie et l'application StopCovid. Mais celle-ci n'a été téléchargée que par 2 millions de citoyens, soit moins de 3 % de la population. Jugeant lui aussi « trop compliqué » de remplir des documents à la main, Benjamin Davido appelle le gouvernement à multiplier les encouragements à télécharger StopCovid. « On essaie de trouver des rustines au lieu d'utiliser des moyens modernes, c'est du gâchis », se désole-t-il.

Prenez bien soin de vous !
Amicalement,
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