Article sur le docteur HUBERTY créateur de Myasterix (projet d'essai de vaccin thérapeutique pour la myasthénie

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Pboulanger Prés.
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Article sur le docteur HUBERTY créateur de Myasterix (projet d'essai de vaccin thérapeutique pour la myasthénie

Message par Pboulanger Prés. »

:hi:
Paru ce matin sur l'ECHO (BE) rubrique Pharma & biotechnologie un article sur le docteur HUBERTY, fondateur de CXURAVAC et créateur du MYASTERIX (projet d'essai de vaccin thérapeutique pour la myasthénie)

http://www.lecho.be/entreprises/pharma_ ... 1466579374


Le médecin cobaye qui teste sur lui un vaccin pour chiens

L’acte paraît presque fou. En 2009, Stéphane Huberty, qui souffre de myasthénie grave, saute le pas. Faute d’un soutien des sociétés pharmaceutiques, il décide de tester sur lui-même un vaccin thérapeutique qui a donné des résultats plus que probants sur des… chiens.

Pour ce médecin de formation, s’auto-injecter le vaccin fait sens: le traitement de cette maladie orpheline qui touche une personne sur 5.000 se borne à contrôler et contenir la maladie et ses symptômes. Il n’y a aucun traitement curatif à cette maladie qui peut être très invalidante. Seule option: stabiliser le patient en lui administrant de la cortisone, des immuno-suppresseurs et des… insecticides contenant de l’anticholinestérase pour doper l’influx nerveux.

La myasthénie grave est une maladie auto-immune: le système immunitaire combat ses propres cellules qu’il considère à tort comme des corps étrangers nuisibles. Sa cible: la jonction neuromusculaire. Le patient atteint de myasthénie produit des anticorps qui bloquent la transmission des signaux nerveux du cerveau aux muscles. Avec pour conséquence, au moment des crises, un grand affaiblissement musculaire pouvant aller jusqu’à des troubles de la vue ou une insuffisance respiratoire.

Stéphane Huberty contracte la maladie en 1996. Il a 33 ans. "La myasthénie grave n’est pas héréditaire. C’était la faute à pas de chance. En une semaine, je me suis retrouvé dans la quasi-impossibilité de bouger", dit-il.

Placé sous respirateur pendant une semaine, il reçoit de la cortisone à doses de cheval. Après deux rechutes, il fouille dans la littérature scientifique. Il y trouve des articles évoquant des vaccins administrés à des rats et à des chiens. Il contacte le Pr J. Edwin Blalock, professeur de médecine à l’Université d’Alabama, qui a développé un vaccin contre la myasthénie appliqué aux chiens. Les résultats dépassent les espérances: 100% de ceux-ci sont guéris après trois injections.

L’acte de création de la société CuraVac est signé le… 11 septembre 2001. "J’étais dans un avion reliant Miami à Atlanta au moment des attaques. À l’arrivée à Atlanta, toutes les télévisions de l’aéroport étaient éteintes. Une fois informé de ce qui se passait, j’ai pris un taxi pour Birmingham, en Alabama", raconte Stéphane Huberty.
Pourquoi pas l’homme?

CuraVac naît officiellement le 28 janvier 2002. Le brevet sur le vaccin est détenu par une société de droit américain, mais la partie opérationnelle est à Rixensart. "Au départ, le Pr Blalock voulait tester une hypothèse moléculaire sur le modèle rat de laboratoire d’une maladie, la myasthénie, comme prototype des maladies auto-immunes. Il a ensuite testé ce concept sur le chien de compagnie avec myasthénie naturelle. Je me suis posé la question d’une application de ce traitement à l’homme. Vu la qualité des résultats publiés, j’ai pensé que cela intéresserait les sociétés pharmaceutiques", dit-il.

Il est vite refroidi. Les laboratoires restent de marbre. Un vaccin thérapeutique contre une maladie rare, cela rapporte trop peu, et le résultat final est jugé trop aléatoire. Les deux associés décident alors de voler de leurs propres ailes. Pour accélérer les choses, Stéphane Huberty s’injecte le vaccin pour chiens à trois reprises. "Je n’ai plus aucun symptôme depuis lors", assure-t-il.

Des patients et associations de patients injectent des fonds. Mais c’est en 2013 que le déclic se fait lorsque la Commission européenne octroie à CuraVac un subside de 6 millions d’euros dans le cadre du 7e programme-cadre pour la recherche.

Dotée d’un budget de 7,5 millions d’euros sur cinq ans, CuraVac peut alors lancer son projet de développement d’un vaccin humain. Des contacts sont pris avec des hôpitaux universitaires en vue de la réalisation d’essais cliniques. "Nous sommes en train de recruter jusqu’à 32 patients pour les essais cliniques de phase 1b à l’hôpital universitaire d’Anvers. Nous avons déjà 16 inscrits et en cherchons d’autres. À ce jour, six d’entre eux ont déjà reçu une première fois le vaccin, et nous n’avons constaté aucun effet secondaire".

De quoi permettre de passer d’un coup à une phase 2/3 et d’enclencher ainsi une procédure accélérée, espère la société basée à Rixensart. "Si tout va bien, le vaccin devrait être lancé sur le marché en 2019", dit son CEO. Avant des développements futurs ciblant d’autres maladies auto-immunes comme la sclérose en plaques ou le diabète de type 1. On compte plus de 50 maladies auto-immunes qui, ensemble, touchent plus de 5% de la population.

Dans l’immédiat, CuraVac prévoit de lever 5 millions d’euros supplémentaires pour lancer la phase 2 des essais cliniques aux Etats-Unis. Stéphane Huberty a profité de la récente BIO Convention de San Francisco pour éveiller l’intérêt des financiers. "Nous avons eu des contacts intéressants avec deux fonds d’investissement américains. Deux particuliers ont par ailleurs décidé d’investir 200.000 dollars".
Amicalement,
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