Covid-19 : comment fonctionne le vaccin à ARN messager de Pfizer et BioNTech?

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Pboulanger Prés.
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Covid-19 : comment fonctionne le vaccin à ARN messager de Pfizer et BioNTech?

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.lejdd.fr/Societe/Sante/covi ... ch-4004691
Covid-19 : comment fonctionne le vaccin à ARN messager de Pfizer et BioNTech?

16h21 , le 10 novembre 2020
Par Vivien Vergnaud (avec AFP)


 Le vaccin développé par Pfizer et BioNTech utilise une technique révolutionnaire, qui pourrait être utile pour d'autres maladies que le Covid-19.

C'est une révolution. Pas seulement contre le Covid-19 mais aussi, peut-être, contre toutes les maladies infectieuses. Le vaccin développé par le laboratoire américain Pfizer et la société allemande BioNTech est, selon un communiqué des deux entreprises, efficace à 90% lors de la phase 3 de ses tests. Jamais un vaccin n'a été développé si rapidement, face à une maladie si récente. Il se fonde sur une technologie nouvelle, jamais mise en production encore, utilisant l'ARN messager.
 
L'acide ribonucléique messager est une copie d'une portion du plus connu acide désoxyribonucléique (l'ADN). L'ARN messager, qui correspond à un ou plusieurs gènes, est produit dans les noyaux des cellules par transcription. Il va permettre ensuite la production des protéines, qui, elles, vont avoir un impact sur notre corps. L'ARN messager est une découverte française, réalisée en 1960 par les prix Nobel Jacques Monod et François Jacob.
 
Ce sont les cellules humaines qui vont produire le vaccin 

Revenons au vaccin. Plutôt que d'introduire dans le corps de la personne à vacciner un virus, inactivé ou pas, ou un bout de ce virus, ce remède utilise donc des brins d'instructions génétiques appelées. L'ARN messager développé par les laboratoires va coder pour produire une protéine bien particulière, l'antigène spécifique du coronavirus : la "spicule" ("spike" en anglais), sa pointe si reconnaissable qui se trouve à sa surface et lui permet de s'attacher aux cellules humaines pour les pénétrer. La "spicule" est inoffensive mais est tout de même repérée par le système immunitaire, qui va donc produire des anticorps. Les anticorps sont produits, mais l'hôte ne tombera pas malade. Ces anticorps vont rester dans le corps sur une certaine durée, et empêcher ainsi une infection au vrai virus du Covid-19.
 
L'avantage est qu'avec cette méthode, il est inutile de cultiver un pathogène en laboratoire, c'est l'organisme qui fait le travail. C'est la cellule humaine qui fournit l'agent du vaccin au reste du corps. C'est pour cette raison que ces vaccins sont plus rapides à mettre au point. Il n'a fallu que 66 jours entre le moment où le code génétique du virus Sars-Cov2 a été connu et le moment où un premier patient a reçu en test un vaccin à ARN messager correspondant. Du jamais vu.
 
Pas besoin de cellules ou d'œufs de poules (comme pour les vaccins contre la grippe) pour fabriquer ce vaccin. "Les vaccins ARN ont pour particularité intéressante de pouvoir être produits très facilement en très grande quantité", a résumé auprès de l'AFP Daniel Floret, vice-président de la Commission technique des vaccinations, à la Haute autorité de santé. Cette méthode ne peut pas changer l'ADN de la personne vaccinée. Cette retranscription ne se fait pas spontanément dans les cellules, et il faut notamment un retrovirus pour que cela se produise.

Bientôt des vaccins à ARN messager contre d'autres maladies?

Pour fabriquer ce vaccin, les chercheurs ont dû faire face à plusieurs défis. D'abord, il faut mettre ces brins d'ARN messager dans une capsule de nanoparticules de lipides pour les guider jusque dans les cellules. Si les brins naviguaient dans le corps sans cette protection, le système immunitaire les chasserait. Pour éviter des réactions inflammatoires trop forte, les ARN messagers sont également recodés. Ces vaccins doivent être stockés à très basse température, du fait de leur instabilité. A – 80 degrés pour celui de Pfizer et -20 degrés pour celui de Moderna, un laboratoire américain aussi.
 
Si la technologie était prouvée, cela pourrait ouvrir la voie à de nombreux autres vaccins : Moderna développe ainsi depuis des années des vaccins à l'ARN messager contre Zika, la grippe, le virus d'Epstein-Barr (mononucléose), le virus respiratoire syncytial (bronchiolite...), le cytomégalovirus (souvent sans gravité mais peut poser un risque chez le foetus), mais aussi contre des cancers.


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