Covid-19 : comment se déroule un conseil de défense ?

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Pboulanger Prés.
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Covid-19 : comment se déroule un conseil de défense ?

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.francetvinfo.fr/replay-radi ... 75465.html
Covid-19 : comment se déroule un conseil de défense ? 

Le chef de l'État en a fait l'instance de décision durant la crise du Covid-19. Un conseil de défense se tient mardi matin à l'Élysée, avant l'allocution d'Emmanuel Macron le soir sur la situation sanitaire et le confinement.
 
Julie Marie-Leconte
franceinfo - Radio France
Mis à jour le 24/11/2020 | 06:13
publié le
24/11/2020 | 06:13
  
Nouveau conseil de défense mardi 24 novembre au matin avant la prise de parole du président de la République le soir. Emmanuel Macron en a fait l’instance de décision dans la gestion de la crise du Covid-19. Opacité, exercice solitaire du pouvoir, cela lui est beaucoup reproché.
 
Dans les sous-sols de l'Élysée, il y a un bunker avec le poste de commandement Jupiter, porte blindée et communications sécurisées, normalement c’est là que se tiennent les conseils de défense et de sécurité. Mais on oublie. Distanciation sociale oblige, les conseils de défense "sanitaire" se tiennent sous les ors du salon Murat, là où se réunit traditionnellement le conseil des ministres.

"Ce n’est pas un lieu de castagne"

Autour du président : le Premier ministre, des ministres en fonction de leur dossier, des directeurs d’administration, des experts. Mais la plupart sont en visioconférence. Le déroulé est assez classique : point de situation, discussion, décision. Comme ministre de la Santé, Olivier Véran est l’un des piliers de la réunion. "C’est un lieu dans lequel je rentre souvent avec des questions et dont je sors avec des réponses, affirme le ministre. Ce n’est pas un lieu de castagne, c’est un lieu d’échange et de dialogue. En amont il y la cellule de crise à la Santé, il y a la cellule interministérielle de crise, il y a tout le travail interministériel."
 
Nous présentons des dossiers avec tous les éléments chiffrés et factuels. Les propositions sont écrites.
Chacun a accès à l’ensemble des données du dossier, et chacun est amené à réagir
autant qu’il le souhaite sur l’ensemble des sujets des thématiques qui sont abordées.
Olivier Véran, ministre de la Santé à franceinfo


Autre invité permanent, Gabriel Attal, puisqu’il est porte-parole du gouvernement. Les oppositions dénoncent un lieu de concentration du pouvoir. Lui insiste sur la pluralité des avis exprimés. "Moi ce que je vois, c’est que le président est très attentif à ce que disent les scientifiques et ce que disent les membres du gouvernement au regard des concertations qu’ils mènent, explique le porte-parole du gouvernement. Bruno Le Maire parle de ses concertations avec les commerçants et avec les partenaires sociaux, Roselyne Bachelot avec les acteurs de la culture, etc. Il est très attentifs à tout ça, c’est ce qui permet à sa décision de cheminer." Je ne pourrai en revanche pas vous donner d’exemples précis d’échanges. Les participants sont tenus au secret, et tous les documents classifiés.

Le spectre du sang contaminé

Quand et pourquoi Emmanuel Macron a décidé que le conseil de défense et de sécurité nationale était l’outil adéquat pour piloter la crise qui n’est pas militaire mais sanitaire ? "Cela s'est fait instinctivement", raconte un observateur de premier plan au tout début de la crise. Cette source avance deux raisons, une juridique, et une politique. Le spectre, se souvient ce témoin, c'était l'affaire du sang contaminé. Emmanuel Macron comme président de la République bénéficie d’une immunité totale dans l’exercice de ses fonctions. Mais il a voulu protéger Édouard Philippe, le Premier ministre à l’époque, et le gouvernement, pour ne pas paralyser leur action. Juridiquement, cela se conteste : un magistrat peut demander la levée du secret défense, et par ailleurs Édouard Philippe ainsi que plusieurs ministres sont poursuivis devant la Cour de justice de la République.
 
L’autre raison est politique. Héberger la gestion de crise au conseil de défense, raconte notre témoin, c'est mettre en scène la puissance de la réaction de l'exécutif. Et c'est installer le président de la République dans le rôle de "capitaine de crise". Là, c'est clairement Emmanuel Macron qui barre et qui décide. Lui qui choisit les invités, biffe des noms, en rajoute, préside, en bout de table, et tranche.... Cela, c’était complètement assumé dès le début.

"Une crise sanitaire, ce n’est pas une opération militaire"

Marlène Schiappa ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur a eu l’occasion d’assister aux deux types de conseil de défense, contre l’épidémie, et plus classiques contre le terrorisme. Pour elle, les dynamiques sont similaires : "On pose de grands enjeux fondamentaux pour la Nation. Chacun éclaire le président de la République dans sa prise de décision et puis ensuite c’est une manière de se mettre en ordre de bataille autour du président de la République et autour du Premier ministre pour dérouler les décisions qui seront prises."
 
Un écho au "nous sommes en guerre" du discours présidentiel du printemps, sauf que pour Jean-Philippe Derosier, qui est professeur de droit et constitutionnaliste, c’est là tordre les institutions et c’est risqué. "Ce n’est pas contraire au droit parce que le conseil de défense traite ce que le président veut bien lui faire traiter, explique-t-il. Mais c’est surprenant, on s’attend à quelque chose en matière d’opération militaire. Une crise sanitaire ce sont les défenses immunitaires à la rigueur mais ce n’est pas une opération militaire, quoi qu’en dise le président de la République, nous ne sommes pas en guerre."

Lorsque l’on fait prendre une décision au sein d’une instance qui n’est pas appropriée
il y a un doute qui peut s’installer, un manque de confiance,
et donc potentiellement une contestation, une remise en cause, un manque d’adhésion.
Dans un contexte de crise ce n’est jamais sain que d’ajouter de la crise à la crise.
Jean-Philippe Derosier, professeur de droit à franceinfo



Jean-Philippe Derosier pense que puisque la crise dure depuis des mois, il fallait créer une structure spécifique. L’exécutif dénonce une fausse polémique, entretenue par des oppositions qui attaquent sur la forme faute de pouvoir vraiment attaquer sur le fond.


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