Coronavirus et Covid-19 Dossier très complet de l'INSERM pour comprendre la maladie

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Pboulanger Prés.
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Coronavirus et Covid-19 Dossier très complet de l'INSERM pour comprendre la maladie

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.inserm.fr/information-en-sa ... t-mers-cov


C'est un dossier très complet sur la COVID19 à lire si vous voulez comprendre la maladie...  msqok msqok msqok

Ci-après les premiers items de de dossier  réalisé en collaboration avec :

Eric D'Ortenzio (REACTing),
Yazdan Yazdanpanah (unité Inserm 1137, Université Paris-Diderot, service des Maladies infectieuses et tropicales, Hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris)
Bruno Lina (CIRI, Centre International de Recherche en Infectiologie, Inserm U1111, CNRS, UCBL1 UMR5308, ENS de Lyon) .

 
Coronavirus et Covid-19 

Du simple rhume au syndrome respiratoire aigu sévère
 
 Les coronavirus constituent une famille de virus dont certains peuvent infecter les humains, entraînant le plus souvent des symptômes bénins de type rhume. Néanmoins, trois épidémies mortelles sont déjà survenues au 21e siècle, dont celle en cours. Elles impliquent des coronavirus émergents, hébergés par des animaux et soudain transmis à l’homme : les SRAS-CoV et le MERS-CoV.
Alors que l’épidémie liée au coronavirus SARS-CoV-2 s'est propagée dans le monde, la recherche se mobilise pour accélérer la production des connaissances sur ce virus, sur la maladie qu'elle provoque (Covid-19) ainsi que les moyens de la guérir et de la prévenir.

SARS-CoV-2/Covid-19 - Point sur les connaissances, novembre 2020

Que sait-on du virus SARS-CoV-2 ? 

Le SARS-CoV-2 appartient à la famille des coronavirus (CoV), dénomination liée à la « couronne » que forment certaines protéines à la surface de ces virus. Il a été identifié pour la première fois à Wuhan en Chine, en décembre 2019.

Plusieurs coronavirus sont déjà connus pour être capables d’infecter les humains : trois coronavirus saisonniers responsables de symptômes hivernaux sans gravité (rhumes), le SARS-CoV responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le MERS-CoV responsable d’une atteinte respiratoire potentiellement sévère (Middle East Respiratory Syndrome). Le SARS-CoV-2 est le septième coronavirus pathogène pour l'Homme. Il est responsable de la maladie Covid-19 (COronaVIrus Disease 2019).

SARS-CoV-2 est un virus à ARNARNMolécule issue de la transcription d'un gène. enveloppé, dont le génome (30 kilobases) code pour 15 gènes dont 4 correspondant à des protéines de structure : une protéine de surface (protéine Spike ou S), une protéine de membrane (M), une protéine d'enveloppe (E) et une protéine de nucléocapside (N). Ce génome présente 79% d’homologie avec le SARS-CoV et 52% d’homologie avec le MERS-CoV. Le coronavirus dont il est le plus proche phylogénétiquement est RaTG13-CoV, un coronavirus qui infecte les chauves-souris (96% d’homologie).

Le SARS-CoV-2 mute-t-il ?

D’une manière générale, les virus à ARN peuvent muter plus facilement que les virus à ADN. Cela tient à leur façon de répliquer leur génome lorsqu’ils se multiplient, un processus qui a tendance à générer des erreurs. Toutefois, comme d’autres coronavirus, SARS-CoV-2 est plutôt stable car il possède une enzyme qui corrige ces erreurs (une exoribonucléase). Depuis le début de l’épidémie, plusieurs dizaines de mutations du SARS-CoV-2 ont été décrites dans la littérature. Le plus souvent, il s’agit de la modification d’un seul nucléotidenucléotideMolécule de base de l’ADN et de l’ARN., mais des délétions de gènes sont aussi rapportées.

 À ce jour, il n’y a pas d’élément pour dire que certaines de ces mutations rendent le virus plus infectieux ou plus virulent.

 À lire aussi : Des mutations rendant le SARS-CoV-2 plus dangereux, vraiment ? (Canal Détox du 12.10.20)


 
Quelle est son origine ?

L’origine du SARS-CoV-2 n’est pas totalement élucidée. Particulièrement fréquents chez certains animaux, les coronavirus ne franchissent qu’épisodiquement la barrière d’espèces pour infecter l’Homme. Il existe cependant des exceptions, comme le SARS-CoV qui a été accidentellement transmis à l’Homme via la consommation de civettes masquées et le MERS-CoV via les dromadaires.

Le SARS-CoV-2 est génétiquement plus proche des virus infectant les chauve-souris que du MERS-CoV ou du SARS-CoV. Mais, jusqu’à présent, aucune transmission virale directe n’a été décrite entre cette espèce et l’humain. C’est pourquoi les chercheurs estiment probable que la transmission à l’Homme a eu lieu par le biais d’une espèce hôte intermédiaire. Le pangolin a été initialement identifié comme porteur d’un coronavirus proche du SARS-CoV-2, toutefois plusieurs éléments laissent douter de cette possibilité, notamment parce que les séquences génétiques du virus responsable de l’épidémie actuelle et celles du coronavirus qui infecte le pangolin conservent des différences significatives.

 Restent deux hypothèses :
  • le virus aurait été transmis de la chauve-souris à l’Homme via une espèce animale non encore identifiée ;
  • le virus aurait circulé depuis plusieurs années chez l’Homme, à bas bruit, jusqu’à ce qu’une mutation récente l’ait rendu plus virulent et pathogène.
Aucune donnée ne va dans le sens d’un échappement accidentel du virus depuis un laboratoire.

 À lire aussi dans le Journal du CNRS : « La question de l'origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement » (27.10.20)

Comment ce virus se transmet-il ?

Le SARS-CoV-2 se transmet depuis une personne infectée vers une personne non infectée par deux voies principales :
  • le contact direct avec la personne infectée ou une surface qu’elle a contaminée ;
  • la transmission aérienne (ou aéroportée) du virus via des gouttelettes ou un aérosol émis par la personne infectée
Des gouttelettes (1 µm à 1 mm) sont émises par notre bouche et notre nez lorsque nous parlons, crions, chantons, toussons ou éternuons. Les aérosols correspondent quant à eux à des suspensions de particules plus petites (quelques nanomètres à 100 µm), à l’image de la vapeur produite par notre respiration par temps froid. Il existe en réalité un continuum entre gouttelettes et aérosol qui, dans la pratique, rend artificielle la distinction entre ces deux modes de vectorisation du virus.

 Concrètement, en l’absence de masque, une personne infectée émet des gouttelettes chargées de virus, dont les plus grosses se déposent par gravité sur les surfaces à proximité immédiate. Une personne saine peut alors s’infecter en touchant la zone contaminée avec les mains puis en les portant à sa bouche, son nez ou ses yeux. Le virus peut persister plusieurs heures sur une surface inerte contaminée. La durée de sa persistance varie selon la nature de la surface, les conditions de température, d’humidité et de luminosité environnantes.

 Mais ce n’est pas tout : plus le diamètre des gouttelettes émises par la personne infectée est faible, plus ces gouttelettes peuvent être entraînées à distance par l’air ambiant, et y rester en suspension. Le virus peut ainsi s’accumuler dans l’air intérieur d’un local mal ventilé et conduire à sa transmission aéroportée.

 À lire aussi : SARS-CoV-2 : actualisation des connaissances sur la transmission du virus par aérosols (Avis du Haut Conseil de la santé publique du 23.07.20)

 Le virus est rarement présent dans le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, les urines ou les selles. En réalité, cette situation concernerait essentiellement des personnes qui ont développé une forme grave de la maladie. Quoi qu’il en soit, aucun cas de transmission par ces différentes voies n’a été rapporté. Par ailleurs, les cas de transmission intra-utérine (au cours d’une grossesse, voir plus loin) sont exceptionnels et le virus n’a pas été identifié dans le lait maternel.
 
Quand est-on contagieux ?

Il se déroule en moyenne 5 à 8 jours entre l’infection par le virus et la possibilité de le transmettre à un tiers, que l’on développe des symptômes ou non. Le risque de transmission est maximal à l’apparition de ces symptômes (lorsqu’on en a), mais il débute en moyenne 2 à 3 jours avant. Ce risque diminue ensuite progressivement à partir du 7e jour suivant l’apparition des symptômes. Il devient limité au-delà de 10 jours et exceptionnel après 14 jours. Attention, ces durées ne sont que des moyennes : plus les symptômes sont sévères et persistent, plus la possibilité de transmettre le virus se prolonge.

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Et les enfants ? Au regard de l’épidémiologie en France ou dans d’autres pays, ils semblent jouer un rôle limité (notamment lorsqu’ils ont moins de 10 ans), mais non nul, dans la transmission de SARS-CoV-2. On estime probable que les enfants aient en outre moins de risque d’être infectés que les adultes lorsqu’ils sont en contact avec une personne contagieuse.


 Comment l’infection par le virus se déroule-t-elle ?Le virus pénètre dans l’organisme via les voies aériennes, depuis le nez et la bouche. Une partie de sa protéine de surface (la région RBD de la protéine S) se fixe au récepteur ACE2 exprimé à la surface des cellules qui tapissent nos voies respiratoires.

Une autre protéine cellulaire (TMPRSS2) permet ensuite au virus de pénétrer dans la cellule. Une fois à l’intérieur, il utilise la machinerie cellulaire de l’hôte pour s’y multiplier. De nouveaux virions se forment et vont infecter de nouvelles cellules.


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Le cycle viral du SARS-CoV-2 et les cibles thérapeutiques à l’étude ©Inserm/Camille HenryAinsi, l’affinité de la liaison entre la protéine S et le récepteur ACE2 détermine le niveau de la réplication virale et la sévérité de la maladie.

Bloquer expérimentalement le récepteur ACE2 ou TMPRSS2 permet d’empêcher le virus de pénétrer dans les cellules et se répliquer.

 Le récepteur ACE2 est présent à la surface d’autres cellules que celles du tissu respiratoire, comme au niveau du système digestif, du cœur ou des vaisseaux sanguins… Ceci explique vraisemblablement l’existence de symptômes extrapulmonaires. Mais le mécanisme par lequel les récepteurs ACE2 sont activés au niveau de ces organes reste à déterminer.
Comment notre organisme réagit-il à cette infection ?

L’infection déclenche rapidement la production de molécules impliquées dans l’inflammation, un moyen naturel de lutte contre les infections : des cytokinescytokinesSubstance synthétisée par certaines cellules du système immunitaire, agissant sur d'autres cellules immunitaires pour en réguler l'activité.  (IL-6, IL-8, IL-10…) et d’autres médiateurs (TNF-alpha). Ces molécules exercent une action antivirale locale et attirent des cellules immunitaires capables d’éliminer les cellules infectées (monocytesmonocytesType de globule blanc capable de capturer, ingérer et détruire des particules ou des microorganismes., macrophagesmacrophagesCellule du système immunitaire chargée d’absorber et de digérer les corps étrangers, lymphocytes T).

 Si cette réponse initiale est inefficace, la production des cytokines devient anormale et engendre un phénomène hyperinflammatoire : cet évènement, appelé orage cytokinique, survient souvent autour du 8e jour suivant le début des symptômes. Il induit une réponse immunitaireréponse immunitaireMécanisme de défense de l’organisme. incontrôlée dont les conséquences peuvent mettre en jeu le pronostic vital et imposer une admission en réanimation.

Que sait-on de la Covid-19 ? 

Quels sont les symptômes de la maladie ?

La façon dont se manifeste la Covid-19 est très hétérogène et une part non négligeable des personnes qui sont infectées ne développent pas de symptômes. Il est difficile d’évaluer exactement cette proportion, puisque, par définition, aucun signe clinique ne permet de les identifier. Néanmoins, la littérature internationale suggère qu’ils représentent entre 20 et 50% des patients infectés.
 Chez les autres, la nature et la sévérité des symptômes est variable. Les manifestations les plus fréquemment citées par les patients, quel que soit leur âge, sont les signes classiques d’infection respiratoire : fièvre et toux. L’infection peut aussi provoquer une accumulation de liquide dans les bronchioles et engendrer une gêne respiratoire (dyspnéedyspnéeDifficulté respiratoire pulmonaire (à ne pas confondre avec le « nez bouché »)).

 D’autres symptômes peuvent accompagner ou remplacer ces symptômes, de façon moins systématique : douleurs musculaire (myalgies), maux de tête (céphalées), maux de gorge, congestion nasale, nausées, vomissements, diarrhées… La survenue brutale d’une perte de goût (agueusie) ou d’odorat (anosmie) en l’absence de rhinite peut aussi être un signe de Covid-19.
 Sur le plan dermatologique, certaines personnes développent un érythème (rougeur) ou une éruption, et plus rarement des pseudo-engelures notamment au niveau des orteils. Il est encore difficile de savoir si ces dernières sont liées à la maladie elle-même.

 Enfin, en particulier chez les personnes âgées et lorsque aucune autre cause n’est identifiable, certains signes apparus brutalement peuvent être des signes atypiques de la maladie, comme des malaises, des chutes à répétition ou un état confusionnel.
 
Comment la maladie évolue-t-elle ?

Dans 80% des cas environ, les symptômes restent légers ou modérés et disparaissent après 5 à 14 jours. Chez certains, la gêne respiratoire liée à l’accumulation de liquide dans les bronchioles peut conduire à un manque d’oxygénation du sang et nécessiter une hospitalisation.

 La plupart des formes graves se développent dans la deuxième semaine suivant l’apparition des symptômes, lorsqu’un syndrome hyperinflammatoire survient dans la continuité de l’accumulation de liquide dans les voies respiratoires. Celui-ci peut conduire à une insuffisance respiratoire, voire à un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) imposant l’admission en réanimation.

 D’autres complications potentiellement graves peuvent aussi apparaître, comme une insuffisance rénale, des troubles du rythme cardiaque, des événements thromboemboliques (formation de caillots dans la circulation sanguine), des surinfections bactériennes ou une septicémie.

La maladie laisse-elle des séquelles ?

La connaissance des séquelles de la maladie à long terme s’acquiert au fur et à mesure du suivi des premières cohortes de patients. Pour l’heure, la fatigue et la dyspnée semblent pouvoir persister chez certains patients plusieurs semaines, voire plusieurs mois après le début de la maladie. Les malades qui présentent une arythmie cardiaque au cours de la maladie peuvent conserver des troubles cardiaques après leur guérison. Il n’est pas possible de connaître précisément la durée et la nature de ces séquelles pour l’instant. Les données recueillies dans le passé concernant le SRAS ou le MERS laissent penser que les troubles cardiovasculaires pourraient persister après quelques années.

Par ailleurs, la maladie a un impact sur la santé mentale, avec un risque de développer une anxiété ou une dépression. Certaines études évoquent aussi des troubles du stress post-traumatique parmi les patients qui ont été admis en réanimation.
 

Qui sont les personnes à risque de développer une forme grave de la maladie ?
 
L’analyse des données épidémiologiques montre que l’âge (plus de 65 ans) et le sexe (masculin) favorisent le développement d’une forme grave de la maladie. Elle montre aussi que les personnes souffrant de certaines pathologies ont plus de risque de développer une forme grave de Covid-19 que les autres. Il s’agit principalement de :
  • pathologies cardiovasculaires (hypertension artérielle compliquée, antécédents d’AVC ou de chirurgie cardiaque…) ;
  • diabète mal équilibré ou compliqué ;
  • pathologies chroniques respiratoires (asthme sévère ou mal contrôlé, BPCO…) ;
  • insuffisance rénale (sujets en dialyse) ;
  • obésité (IMCIMCDéfinit la corpulence d’une personne. Il correspond au poids (en kg) divisé par le carré de la taille (en cm). supérieur à 30 kg/m²).

En raison d’un risque présumé, les recommandations incluent également cette liste :
  • immunodépression (liée à un médicament, à un cancer, au VIH...) ;
  • cirrhose avancée ;
  • syndrome drépanocytaire majeur ;
  • grossesse (troisième trimestre).

Pour les personnes concernées par ces dernières situations, le risque est extrapolé à partir des connaissances sur des maladies virales respiratoires mieux connues, comme la grippe, le SARS-CoV ou le MERS-CoV, mais les données épidémiologiques ne permettent pas de le confirmer avec certitude à ce jour.

En France, les plus de 65 ans représentent trois quarts des personnes diagnostiquées qui nécessitent une hospitalisation et la moitié de celles qui nécessitent une réanimation. Les 45-64 ans comptent pour un peu moins de 20% des hospitalisations.

Par ailleurs, les hommes sont 2 à 3 fois plus nombreux que les femmes à présenter une forme de la maladie qui nécessite une admission en réanimation.

Qui décède de la Covid-19 ?

Selon les données disponibles début novembre 2020, plus de 9 patients sur 10 décédés de la Covid-19 sont âgés d’au moins 65 ans.
Les décès sont exceptionnels chez les moins de 15 ans (0,05% chez les 5-17 ans), mais concernent environ 8% des personnes septuagénaires infectées et 15% de celles de plus de 80 ans.




L'article, beaucoup plus long, traite, en autre, également les questions suivantes : 
  • Comment la maladie se présente-t-elle chez les enfants ?
  • Comment la maladie se présente-t-elle chez les femmes enceintes ?
  • Peut-on acquérir une immunité contre la maladie ?
  • Les tests : comment s’y retrouver ?
  • Comment prévenir et traiter la Covid-19 ?
  • ...

C'est pourquoi je vous invite à le lire dans son intégralité sur le site de l'INSERM 
https://www.inserm.fr/information-en-sa ... t-mers-cov


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