INFOGRAPHIE. Le couvre-feu à 18 heures est-il efficace ?

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Pboulanger Prés.
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INFOGRAPHIE. Le couvre-feu à 18 heures est-il efficace ?

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.nouvelobs.com/sante/2021021 ... icace.html
INFOGRAPHIE. Le couvre-feu à 18 heures est-il efficace ? 

« L’Obs » s’est replongé dans les chiffres de l’épidémie, pour tenter de vérifier l’efficacité du couvre-feu. 

Par Renaud Février
Publié le 16 février 2021 à 17h27
Mis à jour le 16 février 2021 à 17h54
 


C’est la question à un milliard : le couvre-feu à 18 heures est-il efficace pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 ? Un mois après la généralisation de la mesure à tout le territoire et plus de deux semaines après la décision de ne pas reconfiner, l’explosion redoutée des cas de Covid-19 à cause des variants n’a toujours pas eu lieu. Mieux : la France semble même connaître une baisse, lente mais réelle, des principaux indicateurs (taux d’incidence, nombre d’hospitalisations, décès…). Pourtant, la plupart des spécialistes appellent à la prudence, voire nous promettent des semaines à venir « apocalyptiques ».
 
« On s’attendait à ce que l’explosion soit plus rapide », a concédé ce mardi 16 février sur BFMTV Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé publique (EHESP).
« Mais en janvier, on projetait que le variant anglais serait dominant en mars. On n’est pas encore totalement dans l’erreur. »Pour tenter de vérifier l’efficacité du couvre-feu, « l’Obs » s’est replongé dans les chiffres de l’épidémie. L’exercice est périlleux et nécessairement imprécis, car l’épidémie de Covid-19 ne dépend pas uniquement des mesures de restrictions du gouvernement, mais de multiples facteurs : respect des mesures barrières de la part des Français (qui fluctue, on l’imagine bien, avec la prudence de la population), les mouvements de population, la météo, le début de la vaccination et, depuis plusieurs semaines, l’irruption des nouveaux variants du Covid (britannique, sud-africain et brésilien), plus contagieux…

INFOGRAPHIE. Covid-19 : la carte de France des départements qui inquiètent

Les confinements plus efficaces, sans surprise

Pour ce faire, « l’Obs » a repris plusieurs indicateurs de l’épidémie : le taux d’incidence (le nombre de malades avérés sur 100 000 personnes, sur 7 jours, graphique 6), uniquement à partir du 15 août 2020, le nombre de tests étant trop faibles auparavant ; le nombre d’hospitalisations à l’hôpital (graphiques 1 et 2) ; le nombre d’hospitalisations en réanimation (graphiques 1 et 3) et le nombre de décès (graphiques 4 et 5). Des indicateurs dont nous avons « lissé » les chiffres sur sept jours (excepté pour le graphique 4), afin de « gommer » les faibles chiffres des week-ends, où la remontée d’informations est plus faible. Nous avons, en revanche, préféré ignoré l’indicateur du nombre de nouveaux cas, trop dépendant du nombre de tests, et donc illisible sans se pencher également sur le taux de positivité.
 
A ces graphiques, nous avons ajouté les différentes restrictions (ou levées de restrictions) décidées par le gouvernement :
  • le premier déconfinement, le 11 mai ;
  • le couvre-feu pour l’Ile-de-France et huit agglomérations, le 17 octobre, généralisé le 22 octobre, de 21 heures à 6 heures ;
  • le deuxième confinement, le 30 octobre ;
  • le deuxième déconfnement, le 15 décembre, remplacé par un couvre-feu de 20 heures à 6 heures ;
  • le couvre-feu ramené à 18 heures le 2 janvier pour 15 départements, puis pour 25 départements le 12 janvier
  • le couvre-feu généralisé à 18 heures sur tout le territoire, le 16 janvier

Le couvre-feu est-il efficace ?


La première leçon de ces infographies saute aux yeux : les deux confinements sont, sans surprise, bien plus efficaces pour faire reculer l’épidémie que le couvre-feu, même généralisé à l’ensemble du territoire. Au printemps 2020, les différents indicateurs ont ainsi reflué drastiquement, dès le 4 avril pour le nombre de nouvelles entrées à l’hôpital (graphique 2) et en réanimation (graphique 3), soit entre deux et trois semaines après le début du confinement, puis les 12 et 18 avril pour le nombre de personnes hospitalisées en réanimation et à l’hôpital en général (graphique 1). Le nombre de décès quotidiens baisse, lui, à partir du 9 avril.
 
La baisse est encore plus rapide en novembre, lors du second confinement : le nombre de nouveaux patients entrant à l’hôpital a ainsi commencé à refluer dès le 10 novembre, celui des patients en réanimation le 11 novembre, soit moins de deux semaines après le début du confinement. Une différence qui pourrait s’expliquer par les nouveaux outils mis à disposition des Français pour lutter contre l’épidémie : masques, tests, application TousAntiCovid… Mais que les spécialistes s’accordent désormais à attribuer au couvre-feu mis en place avant le confinement, en Île-de-France et dans huit grandes agglomérations d’abord, puis sur l’ensemble du territoire. L’étude de l’évolution du taux d’incidence ne permet d’ailleurs pas d’en douter : celui-ci baisse en effet trois jours seulement après le début du confinement ! Des chercheurs de Santé publique France ont d’ailleurs montré, dans une étude publiée jeudi 17 décembre, relayée par Franceinfo et « l’Obs », que la baisse du taux d’incidence avait commencé plus tôt dans les grandes métropoles placées sous couvre-feu, avant même l’instauration du confinement.
 
Quid du couvre-feu généralisé à 18 heures ?


Une nouvelle fois, les chiffres ne trompent pas : après un long faux plat ascendant, le couvre-feu généralisé à 18 heures semble avoir permis de faire reculer l’épidémie en France. Après une stagnation entre le 25 janvier et le 2 février, le taux d’incidence national a commencé à reculer le 3 février, entre deux et trois semaines après la généralisation du couvre-feu à 18 heures. Une tendance qui vient confirmer les propos du ministre de la Santé Olivier Véran qui, le 14 janvier dernier, soulignait les effets positifs du couvre-feu à 18 heures dans les premiers départements concernés, dès le 2 janvier :
« Ce que je sais, c’est que dans tous les départements qui ont adapté cette mesure, avec dix jours de recul, on a une augmentation du taux d’incidence de 16 %, quand les autres ont une augmentation de 43 %. Dans la région Grand-Est, il y a vraiment une différence avec les départements voisins. »
De fait, depuis quelques jours, tous les indicateurs (nouvelles entrées à l’hôpital et en réanimation, nombre de décès quotidiens…) refluent désormais, mais à un rythme plus lent qu’après les deux confinements, comme le montre notamment le nombre d’entrées en réanimation (graphique 3). Ultime preuve du recul de l’épidémie : le facteur de reproduction du virus, le fameux R, est repassé en dessous de 1, le 5 février. L’indicateur est toutefois encore fragile, la dernière donnée disponible datant du 6 février, à 0,98, soit juste en dessous de 1.
 
Des variants qui viennent jouer les trouble-fêtes


C’est justement cette fragilité du recul actuel qui inquiète les spécialistes, médecins et épidémiologistes. Car, dans le même temps, les nouveaux variants du coronavirus s’installent en France : le variant britannique représenterait déjà 35 % des cas de coronavirus en France, un chiffre qui monterait même à 40 ou 45 % en Ile-de-France, selon les propos de Sylvie Cado, PDG du laboratoire Cerba à Franceinfo ; le variant sud-africain, présenté comme plus résistant aux vaccins, représenterait lui 3 à 4 % des cas positifs.
 
Les chercheurs de l’Inserm constatent eux aussi que « la souche historique du SARS-CoV-2 décroît alors que la progression du variant britannique s’intensifie ». Selon de nouvelles modélisations, ils jugent que ce variant « pourrait devenir dominant d’ici la fin du mois de février ou le début du mois de mars », a indiqué l’Inserm dans un communiqué.
 
Problème : les études s’accordent à dire que ces variants sont plus contagieux que le virus jusqu’ici majoritaire en France. Avec des variants majoritaires et sans mesure supplémentaire de restriction, le facteur de reproduction du virus, actuellement juste en dessous de 1, pourrait augmenter et relancer l’épidémie. Dirigés par l’épidémiologiste Vittoria Colizza, les chercheurs de l’Inserm s’attendent ainsi à une « résurgence des cas » due à « la diffusion des variants ».
 
« Pour l’instant, malgré la plus grande contagiosité » des variants, « il y a un contrôle de l’épidémie », grâce aux mesures barrières et à la politique de tests et d’isolement, a estimé l’épidémiologiste belge Yves Coppieters sur BFMTV. Tout en appelant à ne « pas relâcher l’effort », il a jugé que l’arrivée des variants avait pu donner lieu dans « tous les pays européens » à un « excès de pessimisme » et une « anxiété trop importante ».
 
« J’espère qu’au final on se sera trompés » car cela voudra dire que l’impact du couvre-feu à 18 heures, généralisé dans toute la France le 16 janvier, aura été plus fort qu’estimé, a renchéri Pascal Crépey. « Mais la proportion [de variants dans l’ensemble des cas] continue d’augmenter », ce qui peut être le signe d’une « lame de fond sous-jacente qui va malheureusement émerger à un moment ou à un autre », a prévenu l’épidémiologiste.

Les autorités préparent la prochaine vague


De fait, les autorités sanitaires se préparent à une nouvelle vague épidémique : les établissements de santé doivent activer « a minima » leur « plan de mobilisation interne », premier niveau du « plan blanc », d’ici jeudi, selon une circulaire du ministère de la Santé consultée lundi soir par l’AFP.
 
« Un possible ralentissement lié aux vacances scolaires, avec des mesures de distanciation sociale plus contraignantes, ainsi que le renforcement du dispositif tracer-tester-isoler permettrait de gagner du temps supplémentaire », estiment malgré tout les chercheurs de l’Inserm. Gagner du temps, mais jusque quand ?
 
Jusqu’à ce que la vaccination vient jouer à plein dans la lutte contre l’épidémie ? A ce jour, un peu plus de 3 millions de personnes ont reçu au moins une injection, en France, 720 000 ayant reçu leurs deux doses. Et le nombre de rendez-vous connaît « une accélération ces derniers jours », a souligné ce mardi la plateforme Doctolib.


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