Créneaux de vaccination en Seine-Saint-Denis : pourquoi ce bras de fer entre le préfet et les maires ?

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Pboulanger Prés.
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Créneaux de vaccination en Seine-Saint-Denis : pourquoi ce bras de fer entre le préfet et les maires ?

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.nouvelobs.com/vaccination-a ... iries.html
Créneaux de vaccination en Seine-Saint-Denis : pourquoi ce bras de fer entre le préfet et les maires ? 

Le préfet de Seine-Saint-Denis, Georges-François Leclerc, menace les centres de vaccination n’ouvrant pas suffisamment de rendez-vous en ligne. Une initiative qui doit permettre l’accès aux doses des patients les plus précaires, mal à l’aise avec internet. 

Par L'Obs
Publié le 16 février 2021 à 19h08

Mis à jour le 17 février 2021 à 08h52
  
Un e-mail a mis le feu aux poudres. Depuis le 18 janvier, la vaccination a été élargie aux plus de 75 ans. Et les centres de vaccination de Seine-Saint-Denis ont vu arriver un grand nombre de patients venus de Paris ou d’autres départements.
 
Mais cela s’est fait au détriment des résidents du département, souligne une enquête de « Libération ». « On ne voyait pas nos habitants. Sans vouloir caricaturer, c’était plutôt tablette à la main et vêtements des beaux quartiers. L’image nous a beaucoup marqués », raconte au quotidien le médecin Julien Le Breton, chargé du centre de vaccination de La Courneuve. Et pour cause : sur les 756 premières doses administrées en quinze jours, seulement 20 % des bénéficiaires étaient Courneuviens. Contre 30 % de Parisiens.
 
L’ouverture des créneaux sur les plateformes en ligne, sans critère de résidence, favorise en effet les seniors les plus connectés, notamment les CSP + d’autres départements d’Ile-de-France. Déjà peu intuitives pour les personnes de plus de 75 ans, ces plateformes le sont encore moins pour des publics précaires, souvent moins informés.
 
De nombreux médecins ont alors expliqué vouloir solliciter « plus activement » les populations précaires et isolées du territoire. Pour cela, des créneaux sont réservés aux habitants des communes de Seine-Saint-Denis, accessibles sans passer par Doctolib, Maiia ou Keldoc.

La préfecture met la pression

Loin d’être au goût des services de l’Etat, cette adaptation a agacé. Dans un e-mail envoyé aux maires du département vendredi 12 février au soir, le préfet Georges-François Leclerc ne cache pas son agacement :

« A ma grande surprise, aucun nouveau rendez-vous n’a, ce soir, été proposé à la réservation en Seine-Saint-Denis sur Doctolib pour les mois de février et mars. Si je peux comprendre que, dans une limite raisonnable (30 % des doses), les centres de vaccination utilisent les listes d’attente, il me paraît tout simplement inconcevable que ce département n’ouvre pas de rendez-vous sur Doctolib en février et mars. »
La menace de représailles est à peine voilée : « Je vous remercie donc de noter que je tirerai toutes les conséquences dans mes arbitrages ultérieurs, de l’absence de nouveaux rendez-vous. J’attache du prix à ce qu’ils soient ouverts sur Doctolib avant demain midi. »
 
La communauté médicale de Seine-Saint-Denis dénonce un e-mail « scandaleux et infantilisant ». « On se défonce sur le terrain pour faire marcher les choses et ne pas oublier les habitants vulnérables de nos territoires. Et voilà comment la préfecture nous remercie, en menaçant de nous voler des doses ! », réagit un responsable de centre du département.
 
« Le contexte devient légèrement autoritaire », avertit l’un de ses confrères auprès « Libération ». « Jusqu’alors, mon maire me disait : Je vous couvre, faites ce qui vous semble le plus juste pour une vaccination équitable. Depuis ce week-end, c’est : Bon, faites comme la préfecture demande.” »
 
Certaines communes avaient en effet jusque-là fait le choix de privilégier les rendez-vous par téléphone, en évitant Doctolib. C’est le cas d’Aubervilliers. Mais la ville va désormais ouvrir 70 % des créneaux sur Internet, à la suite des menaces du préfet.

Des élus montent au créneau

La commune de Saint-Denis, elle, assume de n’ouvrir que 25 % des créneaux de vaccination sur Internet. Le reste est géré par une plateforme téléphonique, selon une « préconisation ministérielle », rappelle au « Parisien » Katy Bontinck, première adjointe au maire (PS) chargée de la santé. Le numéro de téléphone, « qui peut être joint par tous », est toutefois diffusé plus largement « dans nos structures et chez les médecins traitants de la ville ». La mairie entend ainsi travailler « sur de la proximité », tout en continuant d’accueillir des personnes extérieures à la ville pour se faire vacciner.

Selon Katy Bontinck, 54 % des patients habitent la ville, 16 % une autre commune du département et 30 % viennent d’ailleurs.

« Scandale en Seine-Saint-Denis », tonne pour sa part le député LFI Alexis Corbière. « L’attitude du préfet, injuste et autoritaire, s’oppose à ce que les élus et services de santé locaux se mobilisent pour aider les populations victimes de la fracture numérique à bénéficier comme les autres de la vaccination », souligne-t-il dans une lettre adressée au Premier ministre Jean Castex.
 



Face à ces accusations, la préfecture de Seine-Saint-Denis a annoncé ce lundi une série de mesures dédiées aux personnes les plus précaires et vulnérables, afin de leur faciliter l’accès à la vaccination contre la Covid-19. Dont un centre dédié, installé à Bobigny, en collaboration avec l’agence régionale de santé (ARS), le département et la CPAM. « 700 personnes en bénéficieront cette semaine », assure la préfecture.
 
 




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