« J’ai l’impression de quémander » : pressés de se faire vacciner à l’AstraZeneca, ils voudraient bien un autre sérum

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Pboulanger Prés.
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« J’ai l’impression de quémander » : pressés de se faire vacciner à l’AstraZeneca, ils voudraient bien un autre sérum

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.nouvelobs.com/vaccination-a ... serum.html
« J’ai l’impression de quémander » : pressés de se faire vacciner à l’AstraZeneca, ils voudraient bien un autre sérum 

Réservé aux plus de 55 ans, le vaccin AstraZeneca suscite la méfiance en raison des très faibles risques de thromboses qu’il peut provoquer. Certains quinquagénaires aimeraient être vaccinés avec du Pfizer ou du Moderna mais se heurtent à de nombreux refus. 

Par L'Obs
Publié le 07 mai 2021 à 19h32
Mis à jour le 08 mai 2021 à 11h20
 
 Lorsque le 15 avril, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que des créneaux seraient réservés aux professions exposées au Covid-19, dont les professeurs de plus de 55 ans, Caroline était « folle de joie », raconte-t-elle à « L’Obs ».

À 56 ans, professeure en classe de CP, elle a eu un cancer de la thyroïde, puis une rechute, il y a quelques années. Avec des antécédents de phlébites dans sa famille ; sa fille a d’ailleurs survécu à une embolie pulmonaire liée à la pilule contraceptive. Pour toutes ces raisons, Caroline ne souhaite pas recevoir de doses d’AstraZeneca. En revanche, elle veut absolument être vaccinée :
« Je ne peux pas envisager une autre rentrée scolaire sans être vaccinée, ça me fait peur. Mais je voudrais avoir le choix des doses que je recevrai. »

Très vite, elle a réalisé que ce ne serait pas simple. Voire impossible ? En théorie, il n’est pas possible de choisir son vaccin. « Lorsque j’ai compris que les créneaux dédiés [aux enseignants, ndlr] ne comprenaient que de l’AstraZeneca, j’ai appelé le numéro de téléphone national pour la vaccination. Là, on m’a dit que je n’avais droit qu’à celui-là en centres dédiés, auprès d’un médecin ou pharmacien », explique-t-elle.
 
« Pour le Pfizer, il fallait que je sois patiente et que j’attende quelques semaines. »

« Ça n’a pas de sens ! »

Si les risques liés à l’AstraZeneca sont très faibles, la situation de Caroline n’est pas normale, déplorent deux médecins contactés par « L’Obs ». Pour le docteur Jean-Chrisophe Nogrette, président du syndicat de généralistes MG France en Haute-Vienne, « la vaccination à l’AstraZeneca n’est absolument pas la seule solution pour les personnes de plus de 55 ans ».
 
« En cas de contre-indications bien sûr, il ne faut pas le faire ! Et dans ce cas-là, il faut pouvoir être vacciné avec un vaccin à ARN messager. »« L’AstraZeneca pour les plus de 55 ans est une recommandation, pas la seule option », précise le docteur Clarisse Audigier-Valette, pneumo-oncologue et responsable de l’unité COVID au centre hospitalier de Toulon.
 
« Il n’est pas normal qu’une enseignante qui veut être vaccinée ne le soit pas. Si ses antécédents font qu’elle ne peut pas recevoir de l’AstraZeneca, il lui faut un autre vaccin ! »

Pour elle, ce vaccin ne devrait pas être réservé à une si petite tranche de la population. « Le problème de cette politique vaccinale, c’est qu’elle a été dirigée par la pénurie », analyse la spécialiste.
« Mais maintenant qu’on est correctement livré, ça suffit ! À 54 ans et demi, vous n’avez pas droit à l’AstraZeneca, mais à 55 ans et demi, oui ? Ça n’a pas de sens ! »

Une décision d’autant plus absurde, selon Jean-Christophe Nogrette, qu’elle ne repose sur aucune logique scientifique : « Les Britanniques ont vacciné plus de 20 millions d’Anglais de tous âges avec l’AstraZeneca ! », s’exclame-t-il. Surtout, c’est un vaccin qui est efficace « plus rapidement contre les formes graves », assure le docteur.

« On a retiré le pouvoir aux médecins »

S’ajoutent à ces décisions des « ordres et contre-ordres », regrette Clarisse Audigier-Valette.
 
« AstraZeneca, ça a changé 50 fois, les gens n’y comprennent plus rien ! En matière de défiance, il n’y a pas mieux. »Une méfiance qui se traduit par le taux d’utilisation des vaccins par rapport au stock disponible, a démontré France Info le 5 mai : « seulement 53 % pour AstraZeneca, quand le vaccin Moderna est à 85 % et le Pfizer à 90 % ». Et pourtant d’ici fin juin, la France devrait recevoir encore sept millions de doses AstraZeneca.
 
Pour obtenir du Pfizer ou Moderna, Caroline a tenté le tout pour le tout : « J’ai essayé d’aller spontanément dans un centre de vaccination, car des collègues, l’un de 36 ans, l’autre de 52 ans, ont pu être vaccinés au Pfizer sans aucun justificatif », confie-t-elle. «Ils ne m’ont pas laissée rentrer. J’ai l’impression que ça dépend de qui est à l’entrée du centre », déplore-t-elle.
 
« Le vrai problème, c’est qu’on a retiré le pouvoir aux médecins sur le choix de la vaccination », argumente Clarisse Audigier-Valette.

« On demande l’avis de Doctolib sur la stratégie vaccinale. Mais ils ne sont pas médecins, ils sont gestionnaires d’agenda ! Or seul un médecin peut choisir le vaccin le plus adapté à chacun de ses patients. »

« Les gens veulent bien suivre une prescription, à condition qu’on leur explique. C’est logique », ajoute Jean-Christophe Nogrette. La vaccination est une prescription médicale, pas un acte administratif. En ce sens, « elle nécessite l’avis d’un médecin ».

« Le bon vaccin, au bon moment, à la bonne personne »

Pour le moment, les médecins n’ont que de l’AstraZeneca ou du Janssen dans leurs cabinets. « Nous, on demande les vaccins à ARN messager dans nos frigos depuis janvier », rappelle le docteur.
« Pour rendre la vaccination efficace, il faut prescrire le bon vaccin, au bon moment, à la bonne personne. »

D’après Clarisse Audigier-Valette, « d’ici à la fin du mois, les médecins généralistes pourront vacciner avec Moderna, car ce produit peut se conserver à - 20 °C au congélateur, puis un mois au frigo après avoir été décongelé ». Une information qui a été confirmée jeudi 6 mai par Emmanuel Macron, interviewé lors de l’ouverture du vaccinodrome de la Porte de Versailles.
 
Le chef de l’État a également annoncé que la vaccination serait ouverte « sans limite d’âge » à partir du 12 mai, lorsqu’il restera des doses disponibles. Il a aussi avancé la vaccination des plus de 50 ans au 10 mai, au lieu du 15 mai précédemment.
 
Mais Caroline ne veut plus attendre. « J’ai l’impression de quémander pour une simple dose de Pfizer. Je suis fatiguée de constater que si on veut être vacciné, il ne faut pas être honnête… ou avoir de la chance », regrette-t-elle.
 
L’avant-veille des nouvelles annonces d’Emmanuel Macron, elle s’est donc décidée à « faire comme les autres ». Comprenez : cocher une case au hasard sur Doctolib et croiser les doigts pour qu’un centre accepte enfin de la vacciner.


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