COVID-19 À quel point le coronavirus bouche-t-il l’horizon économique français ?

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Pboulanger Prés.
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COVID-19 À quel point le coronavirus bouche-t-il l’horizon économique français ?

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

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À quel point le coronavirus bouche-t-il l’horizon économique français ?
Publié le : 26/03/2020 - 17:12Modifié le : 26/03/2020 - 17:12
Texte par : Sébastian SEIBT


L’Insee a dévoilé ses premières estimations de l’impact du Covid-19 sur l’activité économique française. Les projections sont mauvaises et pourraient empirer si le confinement se prolongeait. Mais le coronavirus teste aussi les limites de l’exercice de prévisions en temps de crise sans précédent.

Le prix économique à payer pour lutter contre la propagation du Covid-19 en France commence à se préciser. L’Insee a publié, jeudi 26 mars, une note confirmant que l’addition était d’ores et déjà salée : la “perte d’activité est estimée à 35 % par rapport à une période normale” et un mois de confinement devrait amputer la croissance de 3 points sur l’année entière.

Un impact d’une magnitude rare. Même la crise de 2008 n’arrive pas à la cheville du coronavirus en terme de conséquence sur le PIB. "À l’époque, la croissance française avait aussi chuté de 3 points, mais cet effet négatif s’était étalé sur l’ensemble de la période de la crise [qui s’est étendue de mi-2008 à fin 2009, NDLR]”, rappelle Pascal de Lima, économiste en chef au cabinet de conseil financier Harwell Management, contacté par France 24.

Consommation en berne

Cette baisse de l’activité économique a beau être impressionnante par son ampleur "elle n’est pas surprenante puisque le confinement grippe, depuis le 16 mars, l’un des principaux moteurs de la croissance française : la consommation", souligne Pascal de Lima. Les achats des ménages représentent, en temps normal, entre 55 % et 60 % du PIB. La sacro-sainte consommation devait permettre à la France de mieux résister au ralentissement du commerce mondial, à l’heure de la brouille sino-américaine, que des pays plus dépendants de leurs exportations comme l’Allemagne, rappelle Le Figaro. Mais la pandémie a changé la donne : la fermeture d’un grand nombre de magasins, et l’obligation pour les individus de rester chez eux a eu pour conséquence de faire baisser la consommation de 35 %. “Certaines dépenses de consommation se sont réduite au minimum à -90 %, -100 % (habillement, matériel de transport, textile)”, précise la note de l’Insee.

Sans cette demande des consommateurs, les "entreprises ont dû revoir à la baisse leurs investissements, qui se sont aussi écroulés et dont les montants représentent, en temps normal, 15 % du PIB", souligne Pascal de Lima.

Et l’impact sur la croissance risque de s’accentuer si le confinement se prolonge, prévient l’Insee. S’il dure deux mois, le PIB pourrait être amputé de 6 points sur un an, estime l’institut de statistiques. Mais les auteurs de la note préviennent qu’il “n’est pas aisé” de faire des prévisions dans les circonstances exceptionnelles actuelles.

Internet à la rescousse ?

La pandémie actuelle teste, en effet, les limites du travail de prévisionniste, juge Pascal de Lima. Il estime, ainsi, qu’il existe des éléments qui peuvent difficilement être modélisés et permettraient de tempérer le pessimisme de l’Insee dans ses projections au-delà du premier mois de confinement, "qui est celui où les individus n’ont pas encore eu le temps de s’adapter à la nouvelle réalité", assure-t-il.

D’après lui, l’un des indicateurs les plus importants à suivre dans les semaines à venir sera celui du commerce en ligne. "Une bascule vers les achats sur Internet peut permettre de faire redémarrer le moteur de la consommation", estime Pascal de Lima. C’est ce qui s’est passé en Chine où les ventes en ligne ont explosé dans les villes en quarantaine.

Mais l’exemple chinois est difficilement transposable à l’étranger. Déjà en temps normal, les Chinois achètent plus sur Internet que dans n’importe quel autre pays. Les infrastructures - entrepôts spécifiques, flottes de livreurs à domicile - étaient déjà parfaitement en place avant le début de la crise sanitaire. Et malgré cela, des géants du Net, comme Alibaba et Tencent, ont reconnu avoir eu du mal à faire face à la demande en janvier et février. Donc, même si les Français se tournent massivement vers le Net pour acheter, l’offre risque de ne pas pouvoir suivre. Déjà que La Poste vient d'annoncer qu'elle allait devoir réduire sa distribution de colis et courrier...

Défi aux prévisionnistes


Internet présente aussi une opportunité pour remettre les entreprises en état de marche. Outils de travail à distance, de vidéoconférence et de collaboration en ligne : "Il faut du temps pour que ces ressources soient correctement intégrées par les équipes", juge Pascal de Lima. Optimiste, il estime qu’au fur et à mesure de leur adoption par les entreprises, le niveau d’activité économique en France devrait progressivement remonter. Autant de nouvelles manières de travailler qui posent un défi aux prévisionnistes car il n’y a pas de précédents sur lesquels s’appuyer pour les intégrer aux modèles statistiques.

L’ampleur de la réponse des États est aussi un élément qui peut rendre une période prolongée de confinement économiquement moins douloureuse. “La dépense publique est le levier traditionnel pour limiter l’impact économique des crises et elle met du temps pour produire ses effets”, précise Pascal de Lima. Les mesures de soutien à l’économie du gouvernement français, les interventions des banques centrales, le plan de relance sans précédent américain ou encore la décision du G20 d'injecter 200 milliards de dollars dans l'économie mondiale sont autant d’initiatives qui visent à ensevelir le coronavirus sous une montagne d’argent.

Pour l’économiste français, cette mobilisation internationale est difficile à prendre en compte par les prévisionnistes car elle intervient au coup par coup, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, ce qui rend son ampleur impossible à anticiper. L’Insee reconnaît d’ailleurs, qu’au-delà de marcher sur des œufs pour ses prévisions à deux mois, cette situation d’incertitude “est inédite dans toute l’histoire de l’institut”. En conséquence de quoi, elle a pris la décision rarissime de ne pas donner d’estimation chiffrée pour la croissance de 2020.

Amicalement,
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