10 questions pratiques que vous vous posez sur la première phase de vaccination

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Pboulanger Prés.
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10 questions pratiques que vous vous posez sur la première phase de vaccination

Message par Pboulanger Prés. »

Bonjour à tous,

Lu sur https://www.nouvelobs.com/coronavirus-d ... ation.html
10 questions pratiques que vous vous posez sur la première phase de vaccination 

J’ai déjà eu le Covid, puis-je me faire vacciner ? Quand serai-je immunisé une fois vacciné ? J’ai des allergies, puis-je me faire vacciner ? Alors que la campagne de vaccination du Covid-19 devrait débuter dimanche, le Pr. Jean-Daniel Lelièvre nous aide à y voir plus clair. 

Par Sarah Diffalah
Publié le 22 décembre 2020 à 18h04
Mis à jour le 22 décembre 2020 à 18h05

 
La France commencera sa campagne de vaccination contre le Covid-19 dès dimanche 27 décembre, après l’avis que rendra la Haute Autorité de Santé jeudi. « Les plus vulnérables d’entre nous d’abord, après examen médical, information et recueil du consentement. Un démarrage en douceur », a annoncé lundi le ministre de la Santé Olivier Véran sur Twitter. Les premières personnes à avoir accès au vaccin en France seront les personnes résidant en Ehpad (plus de 14 000 établissements sur tout le pays, selon Olivier Véran). Les premières vaccinations débuteront dimanche à « très petite échelle » dans des établissements d’Île-de-France « volontaires », a indiqué mardi la porte-parole du Synerpa, syndicat des maisons de retraite privées. Des centaines de personnes pourront être vaccinées avant la fin de l’année.
 
Alors que plusieurs réunions auront lieu cette semaine pour régler les derniers détails logistiques et organisationnels, des questions demeurent pour ces publics prioritaires. Le Pr. Jean-Daniel Lelièvre, chef du service d’immunologie clinique et maladies infectieuses au CHU Henri-Mondor, spécialiste de la vaccination, nous aide à y voir plus clair.
 
J’ai déjà eu le Covid, dois-je me faire vacciner ?

Selon un avis de la HAS du 18 décembre, les données scientifiques actuelles ne permettent pas de savoir s’il y a un bénéfice à vacciner les personnes qui ont déjà été malades. Ce que l’on sait également, avec un recul moyen de 3 mois, c’est qu’il n’y a pas d’effet indésirable grave particulier lorsqu’une personne ayant déjà eu le Covid-19 se fait vacciner. « On sait en effet qu’avec les résultats de phase 3, les gens qui avaient déjà eu la Covid-19 et qui ont été vaccinés n’ont pas eu d’intolérance », souligne Jean-Daniel Lelièvre. La réponse est donc oui : on peut se faire vacciner, si on le souhaite, après discussion avec son médecin.
 
Mais est-ce pertinent ? « La réponse est beaucoup plus compliquée car on connaît pas les corrélats de protection, ni la durée de protection après une infection naturelle. On sait qu’il y a des réinfections possibles, même si elles restent rares [une dizaine environ], mais possiblement pas toutes documentées. Je dirais qu’une vaccination peut être pertinente mais après un délai de plusieurs mois, pas tout de suite après une infection. » La HAS recommande de respecter un délai minimal de 3 mois à partir du début des symptômes.
 
Donc, si vous avez eu le Covid-19 au mois de novembre, il n’y a pas d’intérêt à se faire vacciner. Si vous l’avez eu en mars, cela peut être intéressant. Idem pour les personnes qui ont été malades mais qui n’ont pas présenté de symptômes, selon le Pr. Jean-Daniel Lelièvre.

Un test sérologique positif me dispense-t-il d’être vacciné ?

Non, car le test sérologique ne permet pas à coup sûr de savoir si on est protégé contre le Covid-19. « On a vu dans les essais cliniques, des personnes qui avaient un test sérologique positif à l’entrée et qui pourtant au cours de l’essai en phase 3 ont été infectées par le virus », explique Jean-Daniel Lelièvre qui précise : « Le test sérologique marque seulement qu’on a été en contact avec le virus. »
 
Le test détecte des anticorps nucléocapsides (ou protéine N), qui ne sont pas des anticorps protecteurs, mais des anticorps anti-spike, neutralisants. « On n’est pas sûr que seuls les anticorps neutralisants assurent la protection. Ça pourrait être autre chose, comme la réponse cellulaire », précise le chef de service. La HAS ne recommande pas non plus la réalisation d’une sérologie pour appuyer la décision d’une vaccination.

Dois-je continuer à porter un masque après le vaccin ?

Oui et c’est fondamental car si l’on sait que le vaccin protège contre les formes symptomatiques (fièvre, toux, fatigue…), on ne connaît pas à l’heure actuelle l’impact de ces vaccins sur les formes asymptomatiques. « Il n’est pas impossible d’être infecté par le virus, que celui-ci se réplique un peu dans l’organisme, mais sans entraîner de maladie », indique Jean-Daniel Lelièvre.
 
Par ailleurs, le vaccin ne protège pas à 100 % : le risque d’être infecté demeure tant que le virus circule. « Lorsqu’il y aura suffisamment de gens vaccinés dans la population, cela va avoir un impact sur la diffusion du virus, mais pas dans les premières semaines de la vaccination », prévient encore le spécialiste.
 
Les gestes barrières, comme se laver les mains, devront également continuer à être respectés car il reste possible de transporter et transmettre le virus après avoir été vacciné.

Quand serai-je immunisé une fois vacciné ?

Les vaccins ont été conçus pour que le patient soit immunisé une semaine après la deuxième dose de vaccin. « Toutefois, quand on regarde les résultats des essais cliniques, et notamment celui qui a été publié dans le New England Journal of Medicine concernant le vaccin Pfizer, on a l’impression que la protection survient plus tôt, soit deux semaines après la première vaccination. Ceci fait l’objet d’études complémentaires demandées au laboratoire. En attendant, on ne peut pas dire qu’une seule dose suffit à l’heure actuelle », indique Jean-Daniel Lelièvre.
 
Puis-je retomber malade malgré le vaccin ?

Oui, car l’efficacité du vaccin n’est pas de 100 %. Elle est cependant très importante : elle oscille entre 90 % et 95 % suivant les populations pour le vaccin Pfizer, qui va arriver sur le marché en premier. Qu’en est-il de la durée de protection du vaccin ? « La durée de l’immunité induite par le vaccin n’est pas connue à l’heure actuelle. Mais on peut dire qu’il y a quand même un taux de persistance d’anticorps neutralisants trois mois après la vaccination. Donc, ne soyons pas inquiets et ne pensons pas que ce vaccin n’aura plus d’effet au bout de quelques mois. Ce qui poserait problème, à mon sens, serait la survenue d’un variant du virus devenu résistant au vaccin, mais ça demandera là aussi du temps », répond Jean-Daniel Lelièvre.

Devrai-je me refaire vacciner l’an prochain ?

On ne le sait pas encore. Les données permettant de répondre à cette question seront probablement disponibles avec l’analyse du suivi des essais cliniques de phase 3. Les vaccins qui arrivent sur le marché étant arrivés en phase 3 au mois de juillet, des réponses devraient émerger d’ici à six mois. Mais à l’heure actuelle, il n’y a pas de raisons d’envisager une revaccination.

Je suis atteint de troubles cognitifs, comment mon consentement va être recueilli ?

On ne peut pas faire de vaccin à une personne qui a des troubles des fonctions supérieures sans l’accord de son représentant légal. Sans représentant légal, la situation pourrait être plus compliquée pour être vacciné. « S’il y a un doute sur la façon de recueillir un consentement éclairé, la personne ne sera pas vaccinée. Il faut croire qu’il n’y a pas de volonté absolue du corps médical et des gouvernants de vacciner des gens contre leur gré. D’autant que pour l’instant, nous n’avons pas des millions de doses à disposition », confirme Jean-Daniel Lelièvre.
 
Sans être en Ehpad, je suis une personne âgée à risque, puis-je me faire vacciner ?

Non, pas pendant la première phase qui débutera en fin de semaine. Le Premier ministre a annoncé un calendrier en trois phases principales, avec en priorité les personnes âgées en établissement médico-social et les personnels qui y travaillent (seulement si ces derniers présentent des facteurs de risques), ce qui représente un million de vaccinations. Viendront ensuite 14 millions de personnes fragiles et de personnels de santé, et enfin l’ensemble des Français au printemps.

J’ai des allergies, puis-je me faire vacciner ?

Selon le Pr. Jean-Daniel Lelièvre, il est probable qu’il y ait des restrictions pour les personnes qui ont des antécédents d’allergies graves sans qu’on puisse formellement écarter la pertinence de la vaccination chez ces sujets. « On sait qu’il y a certains composants présents dans le vaccin ARN, comme le polyéthylène glycol, qui pourraient être à l’origine de réactions allergiques. Des allergies contre des produits déjà identifiés et présents dans le vaccin seront donc possiblement des contre-indications. Mais dans les essais de phase 3, les phénomènes allergiques ont été exceptionnels », observe le chef de service, qui insiste sur le fait que la vaccination sera réalisée après une consultation avec un médecin. Il ne sera cependant pas nécessaire de fournir un examen médical en bonne et due forme.

Saurai-je quel vaccin me sera administré ?

Dans un premier temps, seul le vaccin Pfizer sera disponible en Europe et en France, car il est pour l’instant le seul à avoir été autorisé. Jean Castex avait expliqué le 16 décembre devant l’Assemblée : « Nous comptons sur les vaccins les plus avancés, le vaccin Pfizer et le vaccin Moderna. D’autres se situent en phase III des essais cliniques, comme AstraZeneca ou Janssen, et pourraient donc être disponibles dans les mois qui viennent même s’il faut rester à ce stade très prudent sur des échéances précises compte tenu des incertitudes liées aux essais en cours. »

 « Comme pour tous les autres vaccins, les personnes seront informées des produits qui leur seront administrés. Le choix entre tel ou tel vaccin se fera en fonction de sa disponibilité et du choix du médecin en charge de la vaccination, qui décidera de la formule de vaccin qui sera la mieux adaptée à chacun », précise Jean-Daniel Lelièvre.


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